FRANCE - JAPON

Le pari fou de deux amis

Arthur et Quentin se sont croisés pour la première fois lors de l’édition 2016 de l’europraid.

Chacun d’eux a entrepris des projets différents de son côté, Arthur a fait un échange Erasmus en Roumanie au volant d’une R5, et Quentin à participer à l’europraid 2017.

Arthur avait une envie irrésistible de partir en Asie, tandis que Quentin rêvait de découvrir la Russie.

Une coupe du monde de Rugby au Japon. L’idée de participer à la coupe du Monde de rugby au Japon en voiture avait vu le jour !

Arthur Saffray – Quentin Duvacher

FRANCE

Rennes / Lyon / Habère-Poche

Nous avons consacré 10 mois à la préparation avant le grand départ.

Nous avons organisé trois soirées en discothèque, un loto, une vente de vin et avons utilisé des finances personnelles. Malheureusement, très peu d’entreprises ont cru en notre projet, ce qui explique pourquoi nous avons eu très peu de sponsors.

Le Garage AD de Moisdon-La-Rivière « 44 » nous a fourni des conseils sur la motorisation idéal pour notre projet. Aucun de nous ne possédait les compétences requises dans ce domaine, c’est pourquoi le garage nous a guidés en nous accueillant pendant deux semaines pour nous initier à la mécanique automobile.

Italie

Milan / San-Marino / Ancone

Nous avons voyagé à travers l’Italie en passant par Saint-Marin, un micro-État européen enclavé à l’intérieur de l’Italie. Pour quitter l’Europe le plus rapidement possible, nous avons décidé de rejoindre Ancône où un bateau nous attendait pour aller en Grèce.

GRÈCE

Igoumenitsa / Kalabaka / Kavala

La première difficulté rencontrée a été de trouver un bivouac sur park4night, et cela nous a pris 5 longues heures.

Vers 17h00, Le GPS nous indiquait un début de piste praticable. Le bivouac était situé dans une vallée située à 3 km en contrebas.

Après 20 minutes de conduite sur la piste lors de notre descente, la piste est devenue impraticable pour notre 205. Nous avons pris la décision de faire marche arrière. La voiture glissait.

Nous étions coincés en pleine montagne, où nous n’avons croisé personne.

Nous avons vidé le coffre de toit pour réduire le poids et gagner de la hauteur. Ensuite, Arthur s’est assis sur le capot pour faire contrepoids pendant que Quentin essayait de reculer. 1 mètre, nous avons gagné 1 mètre, mais cette situation était dangereuse, car les manœuvres étaient imprécises et on se rapprochait dangereusement du ravin.

À 9 mètres de la voiture, il y avait un petit arbre et nous avions 2 sangles à cliquet de 5 mètres.

Nous avons utilisé l’arbre afin de tirer la voiture par l’attelage. Arthur se trouvait à l’intérieur de la voiture en marche arrière pendant que Quentin ajustait les sangles.

Grâce à cette solution, nous avons pu nous sortir de cette situation difficile, centimètres par centimètres.

TURQUIE

Istanbul / Ankara / Rize

Après deux bonnes heures d’attente à la frontière, nous voilà enfin en Turquie !

Nous sommes arrivés lundi dernier à Istanbul, une ville de plus de 15 millions d’habitants à cheval entre l’Europe et l’Asie qui nous plonge dans le Moyen-Orient.

Ces mosquées à pertes de vues, les odeurs d’épices dans le grand Bazar, les rives du Bosphors… tant de choses à découvrir dans cette ville cosmopolite et historique.

Visite de la mosquée de Sainte-Sophie située dans le quartier historique de Sultanahamet , le grand Bazar qui regroupe plus de 4000 boutiques, de quoi s’y perdre.

Nous sommes restés 3 jours à Istanbul pour se rendre dans la capitale turc : Ankara situé à 4 heures de route d’Istanbul vers l’Est.

La jeune capitale turque a forcément moins à offrir qu’Istanbul, mais n’est tout de même pas complètement exempte de points d’intérêt.

En premier lieu, le mausolée d’Ataturk (Père des Turcs) . Ce dernier est le leader de la révolution Turque pour le passage de l’empire Ottoman à la république de Turquie. C’est un peu un mix entre notre Napoléon pour le génie militaire et De Gaule pour le côté sauveur de la nation.

Le mausolée compte, dans son bâtiment principal, le tombeau d’Atatürk, sous une plaque de marbre de 40 tonnes.

Enfin, la citadelle d’Ankara et la mosquée Kocatepe qui peut accueillir 24.000 fidèles font partie des monuments principaux d’Ankara.

Bon, après avoir visité deux grosses villes, il est temps de voir la campagne en Turquie.

Après 4000 km de route depuis la maison, nous voilà enfin en Cappadoce. Une région magnifique située au centre de la Turquie connue pour ces cheminées de fées, ces villages troglodytes et ces fameuses montgolfières qui décollent tous les jours à 5h du matin.

GÉORGIE

Batumi / Borjomi / Stepantsminda / Tbilisi

Après une bonne semaine passée en Turquie, nous voilà enfin en Géorgie, petit pays caucasien à influence russe et moyen-orientale.

Nous sommes arrivés mardi dernier depuis le poste frontière de Batoumi situé sur la côte de la mer Noire.

Batoumi, c’est un peu le Saint-Tropez de l’Europe de l’Est. Une ville de consommation avec ses casinos, boîtes de nuit et sa plage de galets. Plutôt sympa pour faire la fête, mais qui ne représente pas la vraie Géorgie, celle avec ces grands espaces verts, ces habitants, fiers de leurs traditions et de leur pays.

Du coup, en allant vers la capitale géorgienne (Tbilissi) nous avons fait un détour pour faire un trek dans le grand Caucase (chaîne de montagnes qui sépare la Russie de la Géorgie).

En chemin, halte dans le village troglodyte d’Ouplistsikhé qui détient plus de 150 grottes, dont un ancien théâtre et l’église d’Ouplistouli.

Puis, découverte de la forteresse d’Ananouri dominant le lac Jinvali.

Arrivée à Stephantsminda à 20 minutes au sud de la frontière russe. Nous avons réalisé un trek pour rejoindre l’église de la Trinité de Guerguétie. Un grand monument symbolique du pays, suspendu à une montagne, face au grand Caucase. Juste superbe !

Hier, passage par Tbilissi. Une capitale à l’architecture atypique qui reflète le mélange de toutes les époques du pays de par ses occupations Ottomanes et Soviétiques. Un mix entre hôtels luxueux et maisons au bord de l’effondrement.

Cette semaine en Géorgie nous a surtout surpris par le changement de culture et de mentalité entre la Turquie et la Géorgie. Les géorgiens ont une mentalité slave : assez froids et renfermés au premier abord, mais vu qu’ils nous trouvaient très courageux pour réaliser ce périple avec une 205 (équivalent de leur célèbre Lada encore très présente dans leur pays), on a pu partager des moments de convivialité autour d’une supra(table Georgienne) et de quelques litres de vin ou de vodka.

(Photo d’illustration) Lors de notre aventure, nous avons rencontré de nombreuses voitures participant au Mongol Rally. Ce jour-là, nous avons suivi une voiture participante depuis plusieurs kilomètres. À travers les fenêtres, l’ambiance était sympathique. Une ligne droite s’est présentée, personne devant nous. Nous avons voulu montrer toute la puissance de notre petite voiture française de 60 chevaux en mettant le clignotant à gauche et en doublant !

Nous n’avions pas remarqué que le véhicule qui nous suivait lors de notre dépassement était équipé de manière impressionnante, avec une sirène et des gyrophares !

Les lumières et la musique nous ont été accordées, tout comme le droit de faire une pause sur le bas côté tandis que nos compagnons de voyage continuent leur trajet.

La ligne droite s’est révélée comporter une interdiction de dépassement, ainsi qu’un excès de vitesse, ce qui nous a valu une amende d’environ 40 € à payer en quittant le pays.

Une fois de retour en France, en regardant les photos, nous avons remarqué que la voiture de police portait le même numéro de modèle que notre voiture. Quelle sacrée coïncidence pour notre première arrestation.

AZERBAIDJAN

Tovuz / Ganja / Sumgayit / Bakou

Nous sommes arrivés le 7 août en Azerbaïdjan via une frontière de campagne où les douaniers ont été assez pointilleux sur la voiture, 2 heures pour fouiller une Peugeot 205

C’est beaucoup quand même mais heureusement, on a pu rentrer dans ce nouveau pays.

Dès le premier jour, direction Gandja à 1 heure de la frontière. Une ville assez pauvre qui reflète plus un passé difficile via les routes en piteux état et le nombre de Lada qu’on a pu apercevoir. C’est comme si on faisait 40 ans en arrière.

Vu que cette ville nous a très peu conquis, nous avons pris la direction de Bakou (capitale du pays). Au cours du trajet, léger détour par la grande mosquée de Shamakhi qui est magnifique.

Arrivée à Bakou et la changement de décor. Nous allons de surprise en surprise. Cette ville jusqu’alors inconnue se révèle belle, agréable, respirable… Des avenues bordées de bâtiments distingués, des transports en commun dernier cri, de larges trottoirs, des vitrines gracieusement décorées. C’est un mix entre ville européenne et mini Dubaï qui doit sa modernité et toute sa richesse au pétrole. Néanmoins, elle garde son côté historique par sa vielle ville médiévale.

En Azerbaïdjan nous avons eu la chance d’être accueillis par Vagif et sa famille, Vagif est un étudiant Azerbaïdjanais qui parle français et vient en France en septembre afin de poursuivre ses études au Havre, de part cette rencontre, nous avons pu découvrir les spécialités culinaires de son pays et la grande hospitalité des Azerbaïdjanais.

Vagif nous avait invités à l’anniversaire de son père selon les traditions du pays, ce qui nous a permis d’avoir des discussions culturelles comparatives très enrichissantes.

Après notre retour, nous avons rendu visite à Vagif au Havre pour lui faire découvrir la culture française.

IRAN

Téhéran / Chiraz / Mashhad

Ça y est, nous voilà à mi-chemin du Japon ! Déjà plus de 8000 km réalisés en un mois et nous sommes actuellement en Iran.

Une fois arrivés à la frontière, une personne s’est présentée pour nous aider à passer plus rapidement moyennant 40$ : un paquet de cigarettes pour le douanier et 10$ pour remplir le carnet de passage.

Il est impossible de confirmer si cette personne nous a effectivement fait gagner du temps.

Ensuite, nous avons directement pris la direction de Téhéran pour réaliser notre demande de visa pour le Turkménistan. En sortant de l’ambassade, on nous a informés de venir récupérer le visa d’ici une bonne semaine, si notre demande a été acceptée. (On croise les doigts).

Du coup, nous avons décidé de visiter les terres de l’ancien empire Perse en prenant la direction de Kashan. Pour une première étape en Iran, ce fut une excellente étape. Entre magnifiques maisons et très belles mosquées, on rentre directement dans le monde des milles et une nuit. Visite de la mosquée Agha Bozorg, du jardin des Fins construit pour le Shah d’Iran au XVI ème siècle et de la ville de Kashan.

Après avoir réalisé un bivouac dans un verger à côté de la ville de Kashan, nous avons pris la direction du village rouge d’Abyaneh à environ deux heures de route. La voiture surchauffe de temps en temps à cause de la chaleur (environ, 40-45 degrés) mais bon, elle tient le coup quand même.

Arrivée à Abyaneh, un petit village construit 2500 ans en arrière entièrement avec de la terre et de la paille, ce qui donne une couleur rouge aux habitations.

Après une visite rapide du village, nous sommes arrivés dans l’après-midi à Ispahan.

Une ville immense posée sur un désert aride à 1500 m d’altitude, qui recèle les plus belles merveilles du raffinement perse. Avec la place Naghch-e Djahan, sur une surface de plus de 9 hectares, cette place reflète toute l’architecture perse avec ces deux mosquées et son Bazaar.

Ces premiers jours en Iran, nous ont directement bercé dans la grandeur, les couleurs et toutes les saveurs de ce pays. Mais, surtout le peuple iranien, depuis le début du voyage, c’est le peuple le plus souriant qui demande qu’une chose, c’est d’être visité et de partager leur culture au monde entier. C’est un pays chaleureux malgré les replis et l’enfermement que le gouvernement lui impose.

Certes, c’est un pays qui a ses règles (port du voile pour les femmes obligatoire, short interdit, alcool interdit. …) mais qui est sûr et la beauté du pays en vaut largement, contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent sur ce pays.

Ensuite, direction Shiraz, une ville très fleurie par ces mosquées couvertes de rose et de bleu, des parcs remplis de roses et d’orangers.

Mais Shiraz est surtout connu pour l’ancienne capitale perse : Persepolis.

Niché au pied d’une montagne, le site historique le plus visité du pays est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le site est recouvert de ruines majestueuses avec ses nombreux temples, palais et portes aux sculptures époustouflantes. Tel que la colossale porte des Nations flanquée des célèbres sculptures représentant des taureaux ailés à tête humaine. Impressionnant !

Mais bon, le temps presse, il est temps de retourner à Téhéran afin de récupérer le fameux visa et de faire quelques révisions sur la voiture (vidange à effectuer, suspensions à revoir…).

Après 14h de route, nous sommes revenus à Téhéran. Passage à l’ambassade turkmène et……. PAF le visa est bien collé sur les passeports.

Nous allons rentrer au Turkménistan le 26 Août, d’ici là, nous allons passer 3 nuits à Téhéran. Sur cette image, nous sommes avec le club 205 Iran à Téhéran. Le club nous a apporté son aide pour l’entretien de notre voiture afin de poursuivre notre aventure. Aujourd’hui, nous sommes toujours en contact avec Romel, membre du club.

L’Iran a également été notre premier désert sans assistance (photo en bas de la page).

L’Iran restera un grand coup de coeur depuis le début de ce road trip. En particulier par la richesse du pays en matière d’architecture, d’histoire mais surtout par l’hospitalité de la population qui est toujours prête à nous aider et nous faire découvrir leur pays.

Maintenant, direction le Turkménistan !

TURKMENISTAN

Ashgabat / Dashoguz / Turkmenabat

Nous arrivons les premiers au poste frontière et là, changement de décor. L’arrivée au Turkménistan s’est révélée totalement surréaliste :

– Première étape : Contrôle des passeports par les militaires.

– Deuxième étape : On nous fait entrer dans un petit bureau, pour signer un papier et payer 24 dollars : une sorte de taxe d’entrée dans le pays.

– Troisieme étape : Prise des empreintes digitales et photos

– Quatrième étape : Passage dans un bureau où le responsable nous demande de payer un nombre important de taxes (Assurance, compensation du prix du carburant…). 139 dollars à payer.

- Cinquième étape : Pose d’un mouchard-GPS dans la voiture pour que les autorités connaissent notre position dans le pays.

– Sixième étape : Signature des papiers

-Dernière étape : Fouille complète de la voiture avec des douaniers qui dormaient dans une salle de contrôle. Un officier nous demande même : Have you got a gun ? Or Have you got a sniper ? ….Complètement fou ce poste douanier.

Mais bon, une fois le passeport tamponné, les douaniers nous ouvrent un immense portail et disent haut et fort : Welcome to Turkmenistan ! et…. Vive Zidane ! Et oui, ils sont tous fans du foot français.

Seulement 50 km entre la douane et notre destination : Achgabat, capitale du pays.

L’atmosphère est lourde à Achgabat, très peu de monde dans les rues, beaucoup de policiers ou de vigiles, par contre. Nous n’avons pas pu discuter avec des Turkmènes. Mais d’autres voyageurs, qui dormaient chez l’habitant, nous ont confirmé que les gens sont soumis à un régime difficile : ils ne doivent pas être pris en photo par des étrangers, ils doivent se cacher pour inviter quelqu’un. Ci-dessous quelques exemples de la dictature du quotidien :

La ville d’Achgabat est tellement nette et propre qu’elle en parait fausse : par dizaines, des Turkmènes inlassablement nettoient les boulevards immaculés de la capitale, au savon et au balai, certaines frottent des lampadaires. Pas un papier qui traine, pas une tache d’huile… Rien ! Et ici, les habitants peuvent avoir une amende si leur véhicule n’est pas assez propre aux yeux de la police.

Un culte de la personnalité omniprésent ! La prochaine chose qu’on voit au pays : C’est le président. Il est partout ! Dans chaque bureau, on peut voir son portrait aussi bien en costume qu’en tenue militaire. Ou représenté par une statue dorée en plein centre de la capitale.

Les policiers, disséminés un peu partout dans la ville, nous lancerons plusieurs coups de sifflet: “no photo”, “not here”, “no possible”… A croire qu’ils n’ont que “no” à la bouche ! Tout est contrôlé dans ce pays. Quand on circulait en voiture, des check-points étaient présents tous les 20 à 30 km, ou les policiers notent: nom, prénom, numéro de passeport sur des grands cahiers afin de tout contrôler pour savoir ce qui rentre et quitte le pays. On doit pas imaginer les salles des archives qui doivent être plaines à craquer !

Le lendemain, nous avons pris la direction de Darvaza, plus de 100 km de route en mauvais état qui nous as coûté une suspension de la 205. A la fin, on dépassait très rarement les 60 km/h.

Arrivée à Darvaza qui est connu pour son cratère de gaz naturel en feu depuis…1971!

Petite explication de ce phénomène :

Pendant l’époque soviétique, des chercheurs ont foré un trou dans le désert pour chercher du gaz. Au moment du forage, des géologues ont découvert que l’équipement avec un chevalement pour sondage est tombé dans la caverne. Le gaz s’est échappé du trou et pour éviter les problèmes avec les habitants du village, les géologues ont pris la décision d’allumer le gaz en espérant qu’il se consume totalement dans quelques jours. Mais le cratère est tellement riche en gaz qu’il continue de se consumer depuis 1971. Aujourd’hui, c’est l’une des plus grandes attractions du pays.

Vu que nous avons que 5 jours maximum à passer dans le pays, le lendemain nous prenons la direction du poste-frontière pour rentrer en Ouzbékistan.

14heures arrivée au poste de douane, le douanier nous dit : Niet ! Demi-tour, vous n’êtes pas au bon poste de douane qui est indiqué dans votre visa. On lui dit plusieurs fois que nous avons que 5 jours au Turkménistan, que nous avons envie de quitter le pays…

Mais il ne voulait rien comprendre…

Du coup, il nous a demandé de nous rendre au poste frontière de Farap. Il nous prévient que c’est plus de 500 km de routes détruites et qui détient des tronçons complètement ensablés. On n’a pas le choix, il faut qu’on quitte le pays !

On se lance dans cette fameuse route du désert, au bout de 5 km, la voiture se retrouve enlisée. Après 45 minutes d’attente, un chauffeur de 4×4 nous sort du bourbier avec une sangle.

On continue la route, 10 km plus loin, la voiture s’est enlisée dans un trou de sable, mais nous avons réussi à la sortir en utilisant une sangle. À chaque passage difficile, nous vérifiions à pied la difficulté et dégonflions les pneus en conséquence. Cette méthode s’est avérée redoutable, nous avons traversé plusieurs dunes de sable en deux heures, après plusieurs gonflages et dégonflages. Une nouvelle difficulté se présente alors que la voiture passe, le coffre de toit se détache et tombe à l’avant du véhicule. Heureusement, le pare-brise ne s’est pas cassé. Juste une rayure sur le capot. Il est 20h, la fatigue s’installe, on décide de s’arrêter et de dormir dans la voiture infestée de moustiques.

Après une nuit bien pourrie dans la voiture, réveil à 6h du matin pour quitter ce foutu pays. On dégonfle les pneus pour faciliter les passages ensablés et on les regonfle pour les chemins bétonnés. Après 33h sur cette route pour faire 500 km, nous arrivons au BON poste frontière. Le douanier nous dit à 23 heures Welcome to Ouzbekistan !

Ces 4 jours passés au Turkménistan, se sont révélés les plus difficiles depuis le début du raid de part, le mauvais état des routes et le sentiment d’être en permanence contrôlé par les autorités du pays. On espère que l’Ouzbékistan nous offrira un meilleur sentiment.

OUZBEKISTAN

Karakul / Bukhara / Bagdan / Samarqand

Après un épisode compliqué au Turkménistan, nous avons passé une semaine en Ouzbékistan.

Arrivée depuis Boukhara au sud du pays, cette ville nous plonge directement dans le monde oriental par les minarets, mosquées, madrassas aux couleurs chatoyantes pour certaines et surtout à ce bleu si reconnaissable.

Après deux nuits bien réparatrices, nous avons pris la direction du nord pour visiter la campagne ouzbek et le fameux lac Aydar.

Nous avons passé une première nuit en pleine steppe Ouzbek.

Réveillé par une famille d’agriculteur, ces derniers nous ont offert le petit déjeuner ainsi qu’un test de leur mythique Lada qui, vu l’état, ne demandait qu’à partir à la casse. Un très bon moment passé avec eux.

Arrivée au lac Aydar, on est juste impressionné par la grandeur du lac (250 km de long par 15 km de large) mais aussi par l’histoire. Ce lac d’eau salée a été créé accidentellement à la suite du déversement d’un réservoir situé au sud du Kazakhstan. À notre arrivée, on rencontre un jeune couple ouzbek qui nous invite à un barbecue. Très sympathique.

Enfin, passage par Samarcande, un centre-ville beau, propre et bien entretenu… Cela ne gâche en rien l’architecture spectaculaire des différentes bâtisses mais, le côté trop lisse fait perdre au quartier historique un peu de son authenticité. On dirait que la ville est devenue trop touristique depuis la fin de la dictature Karimov en 2016.

Néanmoins, l’Ouzbékistan reste quand même le carrefour de nombreuses routes caravanières, le pays est riche d’histoire et styles architecturaux variés! Il a été intéressant de retrouver dans l’architecture, les tenues vestimentaires, et la cuisine, le subtil mélange des influences musulmanes, russes et asiatiques.

TADJIKISTAN

Dushanbe / Danghara / Khorugh / Osh

Nous n’avions pas prévu de détour dans notre itinéraire initial, mais suite à la recommandation d’un voyageur que nous avons rencontré, nous avons décidé d’emprunter cette route mythique, la Pamir Highway !

Arrivée au Tadjikistan le 3 septembre par un post frontière très tranquille sans fouilles et problème, nous avons pris la direction de la capitale Tadjik : Douchanbé, le point de départ de la Pamir Highway ou route du Pamir.

Au début de la Pamir Highway, un petit décor omniprésent le long des routes Tadjikes, ce sont les portraits géants de Emomalii Rahmon, ce cher président du Tadjikistan, le même depuis plus de 25 ans, quasiment depuis l’indépendance.

À la sortie de Kouliab, la route du Pamir commence à prendre un peu de hauteur. Le goudron s’effrite un peu, mais ça reste tout à fait carrossable. La 205 réclame tout au plus quelques petits arrêts pour souffler un peu. Puis une fois atteint le col, par une sorte de miracle, le tarmac disparaît complètement. On a en fait maintenant l’impression d’être sur une route en construction, sauf qu’il n’y a pas vraiment d’engins de construction en vue. De grosses pierres qui jalonnent la route sont noyées sous une accumulation dantesque de poussière très fine.

En sens inverse, les camions montent poussivement la côte et crachent sous leurs roues toute cette poussière jusqu’à nous plonger parfois dans un véritable brouillard. Le spectacle est assez incroyable et assurément, être routier sur la route du Pamir, ça n’est pas vraiment la joie. Pour les 4×4, ça reste négociable, mais avec notre 205, on avance à deux à l’heure, de peur que le bas de caisse bien trop bas ne heurte une pierre noyée sous toute cette poussière.

La vue finit par se dégager et l’on aperçoit au loin les montagnes afghanes. Un univers minéral fait de montagnes marron, arides. Encore quelques virages et nous rejoignions le fleuve Pyanj à un premier poste frontière avec l’Afghanistan. De tout son long, le Pyanj, forme la frontière entre l’Afghanistan et le Tadjikistan. Près de 350 km, nous ne quitterons plus la rive droite de ce fleuve.

Sur la rive afghane alternent de petits villages verdoyants et d’autres, perchés au milieu des rochers. C’est magnifique, mais ça laisse tout de même une impression d’isolement assez incroyable.

Une petite heure après avoir rejoint la rive du Pyanj, la route se transforme comme par miracle en véritable boulevard, et ce pour ainsi dire jusqu’à Kalaïkhum. Nous arrivons à Kalaïkhum après 10 heures de route pour 360 km. Nous décidons de loger chez l’habitant pour cette nuit.

Le lendemain, direction Khorog soit 350 km depuis notre logement. Départ à 10h et dès que nous quittons la ville, toujours le même spectacle incroyable. Parfois, sur la rive afghane, on voit des muletiers avancer sur le chemin qui longe le Pyanj. La route est passablement fatiguée sur la rive tadjike, mais côté afghan, il n’y a même pas de route, tout au plus un chemin

Pour anecdote, alors que nous roulions, un Afghan sur sa moto à l’autre rive s’est amusé à faire la course avec nous, chacun donc sur une rive du fleuve. Très amusant. Le genre de rencontre fortuite qui laisse des souvenirs pour longtemps.

Et puis on arrive à Khorog, le cerveau encore un peu embrumé par ce spectacle de deux jours entre Tadjikistan et Afghanistan. Toujours nuit chez l’habitant.

Le lendemain, réveil à 6h du matin, car nous avons à peine fait la moitié de la route du Pamir. Nous comptons arriver à Mourghab.

Au cours du trajet, changement de décor. Le paysage est totalement désertique. Quelques touffes d’herbe au bord du grand lac nourrissent les troupeaux peu nombreux que nous rencontrons.
Tout au long de la route, une clôture marque la limite de l’ex « empire » soviétique. La frontière chinoise n’est pas très loin, de l’autre coté de ces montagnes.

Le col d’Ak Baital, à 4655 mètres marque le point culminant de ce trajet. Malgré ses 31 ans et 60 chevaux, notre Peugeot 205 a réussi à franchir le col le plus élevé du Pamir, malgré une température extérieure de -5°. Nous étions à seulement 200 mètres du Mont-Blanc si l’on y réfléchit bien.

Arrivée à Mourghab, nous passons une nuit glaciale dans un guest house malgré un superbe repas.

On est haut, on respire pas très bien et la nuit, il fait froid. De Douchanbé à Osh ou de Osh à Douchanbé, la Pamir Highway est un moment suspendu.

KIRGIZISTAN

Hojaabad / Sharihan / Tashkent

Le lendemain, arrivée à Osh au Kirghizistan qui représente la fin de cette fameuse route. Au final, durant ces 4 jours et ses 1500 km de route, principalement de route défoncées accidentées et terreuses, à flan de ravin, à travers des villages reculés. La route du Pamir représentera un de nos meilleurs souvenirs, cette route hors des sentiers battus nous a donné la sensation rare d’être seuls au monde, périple, qui nous mènera du Tadjikistan au Kirghizistan, entourée par la chaîne de montagnes. Ce fut une aventure dans un décor sublime ponctuée de rencontres impromptues.

Il y a seulement 12 jours, nous étions dans le désert en Iran, où les températures dépassaient souvent les +40°, le changement rapide de température n’a pas été simple !

KAZAKHSTAN

Shymkent / Besaryk / Almaty / Semey

Festival de joints de culasse !

Trois bonnes heures d’attentes à la frontière Ouzbek-Kazakh entre papiers, assurances, fouilles…

Après avoir parcouru quelques kilomètres après la frontière, La voiture surchauffe, une fumée blanche et du liquide de refroidissement se dégagent du pot d’échappement. Quentin constate que le joint de culasse nous a lâché …

Nous nous sommes arrêtés sur le bord de la route et avons réussi à pousser la voiture dans un petit village. Malheureusement, aucun garage ne pouvait nous aider, nous n’avions donc pas d’autre choix que d’atteindre Chimkent (troisième plus grande ville du pays) située à 90 kilomètres. Heureusement, nous avons réussi à trouver un camion qui nous a remorqués à l’aide d’une sangle jusqu’à cette ville.

Nous avons été déposés au premier garage à l’entrée de la ville. Nous n’étions pas rassurés de laisser notre voiture avec nos affaires, mais nous n’avions pas de joint de culasse de rechange. Malheureusement, nous n’avions pas d’autre choix, alors nous avons pris un maximum de photos, y compris l’adresse du garage, le logo et l’intérieur de la voiture…

Quentin, qui était chargé de la mécanique, n’était pas en bonne santé. Nous avons donc profité de l’occasion pour nous reposer et nous prévoyons de retourner au garage dans deux jours pour assister à la remise en place.

Deux jours après, en arrivant au garage, le joint de culasse avait été remonté, les vis de culasse étaient en train d’être serrées avec une clé dynamométrique maison, une douille soudée sur un fer à béton… !

Le lendemain matin, nous décidons de prendre la direction d’Astana, la capitale kazak est à 1900 km de Chimkent. C’est parti !

Au bout de 200 km de routes, petite pause dans la magnifique ville de Turkestan. Un important lieu de pèlerinage d’Asie Centrale avec le mausolée Yasavi.

20 kilomètres après avoir quitter Turkestan…..REBELOTE !

La 205 se remet à surchauffer et une immense fumée blanche est sortie de l’échappement, l’eau passait dans un cylindre.

Le deuxième joint de culasse est défectueux, nous sommes à 10 kilomètres d’une station service équipée d’un atelier automobile au beau milieu des steppes kazakhs, nous avons réussi à amener la voiture jusqu’à la station grâce à notre réserve de 40 litres d’eau sur le toit. Nous faisions le plein d’eau tous les kilomètres.

On est accueillis par le propriétaire qui nous appelle aussitôt un garagiste pour qu’il analyse les dégâts. Celui-ci nous annonce qu’il pourra réparer la voiture que demain matin vers 9h. Le propriétaire nous dit que l’aire de repos a un restaurant routier à prix bas ainsi qu’un dortoir gratuit. Impeccable pour passer la nuit.

Le lendemain, le garagiste arrive à 10h30. Au moment d’ouvrir le moteur, on remarque que le joint de culasse posé à Chimkent est fendu !

Avec du recul, je réalise que c’est normal que notre joint de culasse n’ait pas tenu, le serrage n’a pas été effectué correctement.

Le mécanicien décide de nous emmener dans un bazar automobile pour trouver un nouveau joint.

Au bout de 15 minutes de route, c’est la voiture du mécano qui tombe en panne au milieu de l’autoroute. J’ai l’impression qu’on portait malchance ces derniers jours

Nous avons donc dû retourner à notre point de départ pour emprunter la Mercedes de son voisin.

Lorsque nous sommes arrivés en ville, nous nous sommes retrouvés dans une ancienne école où les tables et chaises d’enfant avaient été remplacées par des moteurs démontés. Nous avons pu trouver de nombreuses choses, comme des vis d’occasion, mais pas de joint de culasse. Donc retour à la station service, le garagiste nous annonce qu’il doit nous quitter et qu’il est disponible seulement dans 7 jours si nous arrivons à trouver un joint de culasse.

Nous devions partir rapidement car le trajet jusqu’au Japon était encore long, même si cela signifiait que nous devions apprendre à remplacer le joint de culasse nous-mêmes !

Pendant deux heures, que ce soit le propriétaire et nous-mêmes, chacun essayait de trouver une solution afin de trouver un nouveau joint de culasse. Quentin eu l’idée de regarder les photos prise chez le garagiste de Chimkent pour trouver une adresse ou un numéro de téléphone.

Bingo !!! Le numéro de téléphone étais noté sur l’enseigne.

Nous expliquons au propriétaire que ce garage avait réussi à trouver des pièces, ni une ni deux il appelle le numéro.

Lorsqu’ils étaient au téléphone, nous avons demandé 3 joints de culasse. Si nous devions changer des joints de culasse tous les 200 kilomètres, nous étions déterminés à terminer notre aventure avec notre voiture !

La livraison était prévue dans 4 jours, le premier jour, nous avons décidé de faire du stop pour rejoindre la grande ville la plus proche afin de trouver une connexion internet. Nous devions télécharger des vidéos pour apprendre à changer un joint de culasse et acheter une clé dynamométrique pour un serrage au couple. Quentin a passé les 3 jours suivants à regarder les vidéos pour bien comprendre chaque détail.

Ces trois jours d’attentes au restaurent resteront sans doute les jours les plus ennuyeux. Passez trois jours dans une station service au milieu des steppes, sans connexion Internet, dormir sur une planche en bois et des sanitaires qui dégageaient une odeur à tomber dans les pommes….

On peut vous dire que le temps a été très long.

Le jour J 18h00, les 3 joints sont dans nos mains. Le joint est changé très rapidement par Quentin.

Le lendemain matin, nous avons vérifié le jeu aux soupapes avant de reprendre la route, car on se rend compte qu’il nous reste 10 000 km avant le 2 Octobre, date du départ en bateau depuis Vladivostok en Russie pour aller au Japon.

Russie

Kemerovo / Krasnoyarsk / Ulan-Ude / Chita / Khabarovsk / Vladivostok

Le 20 septembre, aux alentours de 17h, nous sommes arrivés à la frontière entre le Kazakhstan et la Russie.

Vu qu’il nous restait plus de 5000 km à parcourir en seulement deux semaines pour rejoindre le port de Vladivostok.

On a décidé de rouler de nuit afin de rejoindre la ville de Krasnoïarsk (troisième ville de Sibérie).

Une ville typiquement soviétique avec ces grandes allées parallèles, ces usines en plein centre-ville, les logements communautaire à l’architecture stalinienne et les statues de Lénine encore présentes. Nous sommes restés deux nuits dans cette ville afin de bien récupérer.

Le lendemain, nous prenons la direction de Tchita, ville située à 500 km à l’est de l’immense lac Baïkal. Durant le trajet, nous suivons l’itinéraire du légendaire chemin de fer transsibérien reliant Moscou à Vladivostok en passant par les villages les plus isolés de Sibérie.

Sur la route, traversée de la Taïga, un gigantesque espace de forêts et de plaines qui couvre la partie orientale russe.

Puis, nous nous sommes arrêtés dans plusieurs restaurants routiers où se mêlent chauffeurs et voyageurs des quatre coins du monde qui partagent leur train de vie entre bouillons de pelmenis (raviolis farcis de viande hachée), omelettes, bortsh (soupe de betterave) et sans oublier quelques shooters de vodka pour accompagner le tout.

À Tchita, même architecture que Krasnoïarsk avec en prime un plus grand nombre d’usines. En effet, pendant l’époque soviétique, Tchita était une ville riche en bois, or et uranium ce qui en faisait une ville fermée. Il était interdit aux étrangers d’entrer dans la ville, de même que pour de nombreux soviétiques sans un permis de travail spécifique.

Le lendemain, nous avons roulé jours et nuits pour atteindre Khabarovsk. La plus grande ville de l’extrême orient russe. Cette ville bordée par le fleuve Amour reflète un important centre culturel avec ces théâtres, musées au côté de l’église de la Transfiguration dont les bulbes dorés reflètent à merveille le ciel au cours d’une journée ensoleillée.

Nous sommes censés embarquer mercredi pour 40h de bateau afin de relier la ville de Sakaiminato puis directement partir à Kumamoto pour supporter le XV de France face aux îles Tonga.

CORÉE DU SUD

Donghae

Les choses ne se passent pas comme prévu, nous recevons, un email de la compagnie de ferry nous avertissant qu’en raison de l’arrivée imminente d’un typhon entre la Corée du Sud et le Japon, le bateau restera à quai 24 heures à Donghae en Corée du Sud ! De toutes manières, qui voudrait se retrouver en pleine mer lors du passage d’un typhon ?

Il faut savoir que l’automne, c’est la saison des typhons au Japon. Ce sont bien sûr des événements impossibles à prévoir longtemps à l’avance et qui impactent fortement les conditions de navigation.

On embarque le mercredi, à Vladivostok sous un épais brouillard. Le tour du bateau est vite fait : un restaurant, un bar/café, un night-club karaoké, deux boutiques duty-free et c’est à peu près tout. La plupart des passagers à bord sont coréens ou russes. Concernant les touristes occidentaux, nous sommes moins d’une dizaine.

Après 22 heures de navigation sur une mer plutôt calme, nous arrivons en Corée du Sud, il pleut des cordes et le vent souffle très fort. Le typhon va bientôt arriver et c’est pour cela que le ferry va rester à quai pendant un peu plus de 24 heures. La ville coréenne de Donghae reflète une ville industrielle et portuaire.

Après 24 heures sur le sol coréen, nous embarquons pour 15 heures de bateau. Cette fois, c’est belle et bien le Japon qui nous attend. Pendant 15 heures, le ferry a subit une marée déferlante, beaucoup de passagers ont été brassés par la houle que certains ont même donné à manger aux poissons.☹

Japon

Sakaiminato / Kumamoto / Fukuoka / Kobe / Osaka / Kyoto / Tokyo / Yokohama / Fuji / Nagoya / Fukuyama / Hiroshima

Arrivée le samedi sur le sol nippon, le passage de douane se passe bien. Et là, mauvaise nouvelle : le service d’importation des véhicules étrangers est fermé le samedi. Vous ne pourrez utiliser votre véhicule qu’à partir de lundi.

Vu que nous avions réservé un ticket pour France-Tonga qui a lieu dimanche à Kumamoto dans le sud du Japon, nous décidions de prendre un bus et de revenir au port mardi matin.

Arrivée à Kumamoto au matin, nous avons croisé beaucoup de Français qui ont fait le déplacement. Petite visite du château de Kumamoto, l’un des plus beaux châteaux du Japon. Rénové partiellement en 1960, le donjon principal est aujourd’hui endommagé par le tremblement de terre d’avril 2016.

Puis direction le stade olympique pour supporter le XV de France. Sous un magnifique temps et un stade plein à craquer, les bleus s’imposent difficilement 23-21 et décrochent leur qualification pour les quarts.

Mardi, retour au port pour récupérer la voiture et direction la ville de Kobe. Petite période d’adaptation à rouler du côté gauche et doubler à droite, mais bon on s’y fait.

A Kobe, la ville est tristement célèbre depuis le tremblement de terre du 17 janvier 1995, qui a ravagé la ville et tué plus de 6000 personnes. Depuis, elle s’est reconstruite et on ne voit plus trace du séisme. Mais avant cela, Kobe était surtout connue pour avoir été un port et le symbole du Japon multiculturel, étant la première ville à ouvrir ses portes aux étrangers en 1850. Elle confère une ouverture et un multiculturalisme inégalé au Japon.

Puis passage rapide par Osaka. Troisième ville du pays, elle représente un aspect cosmopolite contrairement à Kyoto qui est plus historique avec ces temples et ces anciens quartiers tel que le quartier Gion.

Cette première semaine au Japon nous aura surtout marqué par ce respect de l’autre et la rigueur des japonais que nous observons en permanence de par les différents services. On a l’impression que les japonais seront toujours aux petits soins pour qu’on se sente bien chez eux et ils seront prêts à nous aider malgré la barrière de la langue.

En vue du typhon Hagibis, nous nous sommes installés dans un hôtel et que la voiture est garée en sécurité. Aujourd’hui, nous allons éviter de sortir dehors dû aux forts vents. Espérons que ce sera mieux demain.

Nous avons passé trois jours dans la capitale japonaise, une ville hors normes, la diversité de ses quartiers, l’activité humaine foisonnante, en bref, la démesure de la capitale donne le vertige.

Il faut dire que la ville est classée parmi les premières aires urbaines les plus peuplées au monde. Imaginez 38 millions de personnes qui se croisent tous les jours ! Pour info, l’aire urbaine de Paris compte environ 12 millions de personnes… Incomparable !

Ou encore le quartier d’Akihabara qui nous fait basculer au « côté geek » du Japon. Un nombre incroyable de magasins d’électronique, de librairies de manga, figurines, de salles d’arcade…

Sur cette photo ci-dessus, Le soir du dimanche 13 octobre, notre plus grande coïncidence de l’aventure !

Une grosse ambiance régnait dans la ville pour le match de rugby opposant le Japon à l’Écosse. Nous sommes partis dans un bar voir le match et on tombe nez à nez avec un breton venant de Pacé. Il s’est avéré que c’était un joueur de rugby de Bruz (Rennes), qui se trouvait à moins de 30 minutes de nos domiciles en France. Il est venu jouer à un match amical organisé par son club de Bruz face à un club japonais. Très belle rencontre avec son équipe, nous leur avons rendu visite lors de leur match avec notre voiture ayant le coffre de toit aux couleurs de la Bretagne.

Après une bonne semaine de ville japonaise, nous avons passé notre dernière semaine en campagne. Nous voulions voir le mont Fuji, mais le temps trop nuageux nous y a empêché. Par contre, la pagode de Chureito ainsi que les cascades de Shiraito valaient le détour.

Passage par la région de Mie, symbole du Japon traditionnel, des temples, des samouraïs et des ninjas. Avec le magnifique temple Ise-Jingu, ce sanctuaire est considéré comme le plus sacré de la religion Shinto et le plus grand du Japon.

Aujourd’hui, c’est notre dernier jour au Japon, passage par la ville d’Hiroshima, tristement célèbre pour avoir subi le premier bombardement atomique de l’Histoire le 6 août 1945, précipitant la fin de la seconde Guerre mondiale, la ville aujourd’hui totalement reconstruite est la plus grande de la région de Chugoku.

Passage par le dôme de Genbaku, le seul édifice ayant survécu à l’explosion de la bombe.

Ainsi que le Musée du Mémorial pour la Paix, lequel est organisé selon un principe qui rend la visite très vivante (et tout à fait bouleversante) : à partir d’objets retrouvés, une histoire ou un témoignage est apporté sur la tragédie du 6 Août 1945. Ici une montre qui s’est arrêtée sur 8h15, l’heure de l’impact.

L’ambiance du musée est au silence et au recueillement, certaines images sont très crues.

Le message est au demeurant très clair : le musée forme un immense plaidoyer tout entier tourné pour la dénucléarisation des pays. On est ressortis de là un peu secoués et beaucoup moins enclins à papillonner à droite à gauche comme on le fait d’habitude, mais sans regretter une seconde cette visite riche d’enseignements.

A la fin de ces deux semaines au Japon, nous étions un peu juste niveau budget ainsi que le temps tres maussade (Un conseil : Ne visitez jamais le Japon au mois d’Octobre, le temps est pourri.) Somme toute, le Japon est un pays fascinant à découvrir pour son architecture, sa culture et son mélange de modernisme et de traditions. Clairement, partir au Japon, c’est le voyage d’une vie et ça restera un souvenir à jamais gravé.

Demain, retour au port de Sakaiminato pour un embarquement à 19h. On espère arriver à Vladivostok lundi midi.

Russie

Vladivostok / Khabarovsk / Chita / Ulan-Ude / Irkutsk / Krasnoiarsk / Kemerovo / Novosibirsk / Omsk / Ekaterinburg / Kazan / Novgorod / Moscow / Bryansk

Arrivée au port de Vladivostok le 21 octobre, nous devions attendre deux jours pour le dédouanement de notre 205. Au cours de ces deux jours, nous logions chez Alexander un utilisateur de Couchsurfing, site réunissant aux quatre coins du monde des personnes acceptant d’héberger gratuitement des touristes. Chez lui, nous avons rencontré un surprenant couple d’une trentaine d’années qui gagnait leur vie en tant qu’artistes de rue. On a passé de très bons moments à leurs côtés.

Le 23 octobre, Après une vidange, notre voiture était prête à affronter l’immensité de la Russie, où 500 kilomètres semblaient être un simple point sur une carte. Début de la traversée avec comme première étape Khabarovsk à 750 km de Vladivostok. Nous avons été chaleureusement accueillis par des amis rencontrés à l’aller de notre trip.

Après deux jours passés à Khabarovsk, direction Oulan-Oude. C’est parti pour 2700 km de route. Pour réaliser cette longue distance, nous avions décidé de rouler de nuit. Mais le temps en a décidé autrement, puisque la neige a commencé à tomber depuis deux semaines en Russie. Afin de ne prendre aucun risque, nous avions dormi dans une station service qui faisait office d’hôtel.

Le lendemain, sous un froid sibérien, on commence à installer les chaînes, mais on se rend compte qu’elles sont trop grandes par rapport aux roues de l’auto. Deux russes nous ont aidés à rafistoler les chaînes à la hache et au burin pour qu’elles puissent êtres installées sur la 205 (Photo d’illustration). Malheureusement, après avoir parcouru 10 kilomètres, notre chaîne du côté passager s’est arrachée, laissant des marques sur la carrosserie de la voiture. Nous avons démonté la seule chaîne restante et avons repris la route pour Oulan-Oude en adaptant notre conduite, car nous étions équipés en pneus été « Toyo Naoenergy3 175/70/14 ». La prudence et le respect des distances de sécurité étaient essentiels.

Sur les routes de Russie, les journées sont parfois longues, inhabituellement longues. En effet, en raison de la multitude de fuseaux horaires, on était surpris à faire face à des journées de 25 heures, créant la confusion dans notre esprit quant aux horaires de relais au volant. « Mais attends, t’as pas conduit autant de temps ! » – « Non non, je t’assure, ça fait trois heures.»

Arrivée à 16h à Oulan-Oude le 30 octobre. Cette ville représente le principal centre bouddhiste de Russie. On retrouve presque toutes les cultures et idéologies du pays : le Bouddhisme, l’Orthodoxie, et l’athéisme de l’Union soviétique qui remplaçait toute religion. Quelques photos de la ville avec l’imposante tête de Lénine ou encore le temple bouddhiste de Bouriatie. C’est une ville qui reflète la Russie asiatique de par l’architecture et aussi par ces habitants (on passe d’un russe typé Poutine à un russe typé mongole.

Le lendemain, direction la perle de Sibérie : le lac Baïkal. Le plus grand (630 km de long et 80 km de large) et le plus profond lac d’eau douce au monde (profondeur maximale de 1680 mètres). On dit qu’il a pris naissance, il y a 25 à 30 millions d’années. Il est entouré de montagnes avec de belles falaises et de la taïga (zone boisée de la région). Sans ajouter une faune (1500 espèces animales) et flore (850 espèces végétales) très diversifiées. Ce lac est une véritable fierté pour les russes qui protègent cet espace naturel inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1996.

Nous avons roulé jusqu’à la ville de Khoujir sur la plus grande île du lac : l’île d’Olkhon.

Une île magnifique avec sa nature sauvage et ses montagnes escarpées.

Ainsi que le Rocher du Chaman, probablement l’endroit le plus célèbre du lac Baïkal. C’est l’un des neuf lieux les plus sacrés d’Asie.

Sans doute, un des plus beaux endroits en Russie. Cependant, un léger bruit est présent au niveau du moteur, mais il est difficile de le localiser.

Nous continuons donc notre chemin jusqu’à Irkoutsk pour regarder la finale de rugby. Demain direction Krasnoïarsk pour un entretien de titine à 1000 km d’Irkoutsk.

Notre bruit devient de plus en plus persistent sur le trajet pour Krasnoïarsk.

Une fois à Krasnoïarsk grâce à notre contact, Anna rencontrée lors du trajet aller, nous avons trouvé un garage qui a accepté de nous aider en nous offrant une vidange. J’ai demandé à Anna de traduire que je voulais également utiliser le pont pour localiser le bruit qui augmente au fil des kilomètres.

Après avoir mis la voiture sur le pont, je remarque qu’il n’y a aucun bruit en point mort. Cependant, dès que je passe une vitesse, le bruit se fait entendre et s’intensifie avec l’accélération. Pour arrêter ce bruit qui ressemble à celui d’une mobylette, je décide d’embrayer, le bruits s’arrête …

Nous poursuivons nos essais et il est clair que le bruit est bien présent à l’intérieur de la boîte de vitesses, pour chaque rapport, sans exception.

D’après le propriétaire, il est préférable de chercher des pièces pour notre voiture à Novossibirsk, surnommée la capitale de la Sibérie. Il explique également que Novossibirsk est considéré comme le centre de la Russie, que de Moscou à Novossibirsk, les véhicules présents sont principalement de marque européenne, tandis qu’entre Novossibirsk et Vladivostok, ils sont principalement japonais et Coréen. Il était vrai que pour le moment, nous avons croisé aucun véhicule français depuis notre départ de Vladivostok.

Nous décidons de reprendre la route en direction de Novosibirsk après 2 jours de repos.

Au cours des 900 km de trajet, le bruit est de plus en plus persistent dans l’habitacle, la sensation d’avoir une mobylette sur les routes sibérienne, et une boite de vitesse prête à lâcher à tout moment…

Nous avons choisi de faire un maximum de roue libre en lançant la voiture à une vitesse de 100 à 110 km/h, puis en mettant le véhicule en neutre pour profiter de son inertie à 70 km/h, on passait de nouveau une vitesse pour relancer le véhicule.

Arrivée à Novosibirsk après 900 kilomètres épuisant avec le stresse de cassé la boite de vitesse au milieu de la Russie.

Nous allons directement dans le premier garage Peugeot.

Verdict : Un roulement de la boîte de vitesse est Hs depuis plus de 2 000 kilomètres. Les mécaniciens me disent que ce modèle de véhicule est trop vieux et qu’il sera impossible de trouver des pièces, mais je réussis à leur expliquer que ce moteur a été installé sur de nombreux véhicules plus récents. Je leur ai donné une liste de véhicules où ce moteur était présent. Le patron du garage me propose de m’emmener en banlieue de Novossibirsk pour essayer de trouver une boîte de vitesses. Il m’amène dans un terrain clos et sécurisé par des barbelés, avec deux gros chiens. Le lieu était rempli de conteneurs. J’ai pris mon cardan en main pour vérifier la compatibilité, mais je restais méfiant, car l’endroit ne m’inspirait pas une grande confiance. Soudain, un homme russe est sorti et a commencé à discuter avec le patron. Il nous a ouvert la porte et nous a conduits vers un conteneur qu’il a ouvert…

Miracle !

Le conteneur débordait de tous types de boîte de vitesses, l’homme fouille et nous sort une boîte presque neuve, je vérifie le modèle et la compatibilité avec le cardan, la boîte était compatible !

L’homme nous dit que cette boîte provient d’une 206 de 2009 provenant d’Iran qui avait été accidenté peut après son achat. Il en demandait 10 000 Rub soit environ 100 €. Un cadeau considérant les prix que nous aurions dû payer en France pour le même état !

Les mécaniciens ont posé une nouvelle boîte de vitesse? tout fonctionne. Un grand merci à eux. La réparation avec la boite de vitesse nous aura couté 30 000 Rub soit 300 €.

Du coup, trois jours d’arrêts à Novosibirsk. Cette dernière est une véritable plaque tournante culturelle, scientifique, touristique et de transport, ainsi que la troisième ville de Russie. Elle est connue pour être le point central du mythique transsibérien avec sa magnifique gare centrale ou encore le plus grand opéra de Russie.

Après trois jours d’arrêts, reprise de la route pour un court arrêt dans la ville d’Omsk avec l’église de la Dormition puis direction la ville d’Iekaterinbourg, là où l’Europe et l’Asie se croisent sur la basse chaîne de montagnes de l’Oural. Iekaterinbourg est surtout connue pour son événement le plus important et le plus frappant : c’est le lieu où, en 1918, les bolchéviks ont assassiné le tsar Nicolas II et toute sa famille. L’église construite à l’emplacement d’exécution rend hommage à la famille Romanov.

Avant d’arriver dans la capitale russe, petit passage par le temple des religions, un immense complexe architectural aux abords de Kazan qui vise à représenter les 16 plus grandes religions du monde. Chaque tour représente une religion. Un mélange de couleurs qui vaut le détour.

Nous avions pris la direction de Moscou. Arrivée vers 22h, passage devant la célèbre Place Rouge bordée par le Kremlin et la magnifique Cathédrale Basile-le-Bienheureux.

Le lendemain, visite du célèbre théâtre Bolchoï rénové en 2011, il a vu passer sur sa scène les plus gracieuses étoiles de ballet au monde.

Passage par le Goum, premier centre commercial de Moscou. Ces galeries sont un véritable régal pour les yeux et la cathédrale du Christ-Sauveur. Sans oublier le métro de Moscou, des stations semblables à des palais souterrains avec les dorures, moulures et autres lustres nous entourant. Vous l’aurez compris, une des villes qu’on a le plus apprécié de notre road trip.

Hormis les visites, changement de roulement avant gauche de notre chère 205 chez un garagiste moscovite qui a également fait un listing des éléments défectueux de notre véhicule….

Honnêtement, il est temps qu’on rentre ! Pour finir, ce garagiste nous a montrés ces quelques reliques avec de célèbres motos soviétiques datant des années 50.

En tout cas, c’est fini pour nous la Russie. Au cours du voyage, nous avons presque passé deux mois dans ce pays. Un pays qui restera très mystérieux par ces habitants, plutôt froids aux premiers abords, mais dès que la glace est brisée, les russes ont toujours été prêts à nous aider que ce soit pour la voiture ou pour nous faire visiter leur pays qui a un patrimoine historique très riche.

Tout au long de son histoire, le peuple russe a eu de nombreuses raisons de se méfier des étrangers, raison pour laquelle ils sourient rarement ou n’entament pas facilement des conversations avec des gens au hasard dans la rue. Ce n’est pas qu’ils sont impolis, juste qu’ils ne font pas confiance aux autres facilement. Malgré tout, en tant qu’étranger, briser la glace est un défi stimulant, car une fois que les Russes s’ouvrent à vous, ils seront toujours présents pour vous aider.

Nous avons rencontré de la neige sur plus de 50% du pays, avec des températures descendant jusqu’à moins 21°.

Il nous a fallu un mois pour voyager de Vladivostok (Pacifique) à Rennes (Atlantique). 19 700 kilomètres.

UKRAINE

Hlukhiv / Kiev / Prypiat / Kovel

« Et si on allait visiter Tchernobyl ! »

Comme à peu près tout le monde ne connaissant pas la zone, on était un peu réticent.

En fait, la zone d’exclusion est ouverte aux visiteurs depuis 2010, mais il faut passer par un guide officiel d’Ukraine.

Natalia, notre guide ukrainienne qui parle anglais nous embarque dans un mini-bus et c’est parti pour deux bonnes heures de route où nous essayons de regarder une vidéo sur la catastrophe de Tchernobyl, histoire d’en savoir un peu plus avant notre arrivée sur place.

A 30 kilomètres, nous arrivons au premier check point de la zone d’exclusion.

Nous signons un papier, et en ukrainien qui plus est. On reprend la route, quelques minutes plus tard, nous faisons notre premier arrêt dans un village abandonné.

Les villages ont été évacués tard après l’explosion de la centrale. Nous voilà projetés dans le passé.

Les habitants ont été évacués et ne sont jamais revenus.

C’est le début de l’hiver et le sentiment d’abandon est encore accentué par la végétation mise à nu, par les oiseaux qui ne sont pas là, …

Cette première visite nous laisse plutôt sans voix. Nous remontons dans le van.

Et nous arrivons dans la ville de Tchernobyl, à 15 km de la centrale du même nom.

Nous atteignons rapidement un cimetière un peu particulier : le cimetière des villages abandonnés. Devant nous sont alignés des croix avec le nom des villages qui ont été évacués après la catastrophe et qui le sont encore.

Un peu avant d’arriver sur le site de la centrale de Tchernobyl, Natalia décide de nous faire visiter une école maternelle. Et là, c’est un véritable choc. La vie semble être suspendue.

Sur la route, passage par la base militaire Duga-1, un système de détection de missiles intercontinentaux. Laissée à l’abandon suite à l’évacuation de la zone après l’explosion du réacteur 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, les antennes larges de 210 mètres et de 85 mètres de haut comprenant 300 émetteurs, reste le témoin de l’existence de cette base. Juste impressionnant qui montre l’envergure des travaux soviétiques de l’époque, mais qui restera un vrai comble, car au final, l’attaque nucléaire ne venait pas des Américains, mais à 10 km du radar par l’explosion du réacteur.

Ensuite, passage rapide devant le nouveau sarcophage recouvrant celui construit par les Soviétiques après la catastrophe du 26 avril 1986.

Notre dernier arrêt est pour la ville de Pripyat, à 3 km de la tristement célèbre centrale.

Pripyat a été construite en 1970 pour les travailleurs de la centrale et leur famille. Elle était considérée comme une ville modèle, avec des logements de qualité, un supermarché, le premier du genre, puisque même les habitants de Kiev venaient y faire leurs courses le week-end venu…

50 000 personnes ont été évacuées en 2 heures. Ville fantôme où le temps s’est arrêté, un musée à ciel ouvert.

En théorie, il est interdit de rentrer dans les différents bâtiments de la zone, la contamination étant plus qu’élevée. La police est présente sur le site et veille. Mais notre guide a contourné cela pour nous faire visiter certains endroits de vie, la piscine, l’école et d’une vue globale de la ville. Un véritable Pompéi moderne.

Sans aucun doute, la visite la plus pesante du raid.

POLOGNE

Chelm / Lublin / Radom / Wroclaw

La traversée de la frontière entre l’Ukraine et la Pologne a été longue, nécessitant plus de 3 heures d’attente à la douane et une fouille minutieuse du véhicule. Malgré tout, une fois les formalités douanières terminées, nous avons pu traverser la Pologne rapidement.

ALLEMAGNE

Bautzen / Chemnitz / Nuremberg / Karlsruhe

Nous avions déjà visité une partie de l’Allemagne lors de nos précédentes aventures, c’est pourquoi les seules pauses que nous avons faites en Allemagne étaient pour manger, nous doucher & faire le plein de carburant.

Nous étions attendus chez des amis et avons parcouru d’une traite la route de Kiev, en Ukraine, à Thonon-les-Bains en Haute-Savoie, soit 2 370 km en 30 heures, douane comprise.

France

Mulhouse / Habère-Poche / Mâcon / Rennes

Au moment de notre départ, notre voiture était excessivement lourde. Une fois arrivés à Lyon, nous avons dû accepter le fait qu’il était impossible de traverser le continent avec une voiture qui frottait sur les ralentisseurs. Dans notre malheur, nous avions deux amis, Robin et Lucas, qui sont également frères et qui venaient de déménager en Haute-Savoie. Nous les avons informés de notre problème et ils ont tout organisé. Ils ont cherché du matériel chez des agriculteurs pour pouvoir démonter l’essieu et installer des cales entre le châssis et l’essieu. Après quelques heures, le problème était résolu.

Ce sont les derniers amis que j’ai vus avant de quitter le pays et je leur ai promis que si la voiture faisait l’aller-retour, ils seraient les premiers que nous visiterions.

Nous sommes retournés chez eux quatre mois plus tard.

OPÉRATION SOLIDAIRE

Nous avons reversé 3 000€ à L’association NAE (en hommage à Nolann, Angélique, Evan) qui œuvre à soutenir les familles touchées par le deuil ou la maladie d’un enfant.

QUELQUES CHIFFRES DU RAID

Deux amis, 1 Typhon, 45 888 kilomètres parcourus en 132 jours, traversant 19 pays et visitant 11 capitales. Durant ce voyage, nous avons fait 105 pleins d’essence, eu une crevaison, remplacé 4 bougies, 1 alternateur, une batterie, 6 vidange, changer 2 joints de culasse, 8 suspensions et même remplacé la boîte de vitesse de notre Peugeot 205.

UNE AVENTURE UNIQUE AVEC DES RENCONTRES FORMIDABLES


CE VOYAGE RESTERA LE VOYAGE D’UNE VIE ENTRE DEUX AMIS ET UNE PEUGEOT 205